La forêt.

La forêt est une usine. Elle a une source d'énergie, le Soleil, qui consume des millions de tonnes d'hydrogène par seconde. Un hectare de hêtraie, sous nos climats, reçoit 9 milliards de kilocalories par an, dont les capteurs solaires, les feuilles vertes, absorbent 1 à 2%. Elle tire parti des minéraux de son environnement: le gaz carbonique et l'oxygène de l'air, l'azote, provenant soit de l'atmosphère et assimilé par l'intermédiaire de bactéries, soit à partir des nitrates du sol, l'eau fournie par le ruissellement des pluies, des sels minéraux puisés par la terre nourricière. Grâce à l'énergie reçue, l'usine végétale utilise les éléments ainsi captés pour synthétiser des corps chimiques complexes, tout d'abord des sucres qui, par polymérisation et déshydratation, produiront des matériaux de construction de la plante: cellulose, lignine ou bois, albuminoïdes (azotés) du protoplasme, nécessaires pour assurer sa croissance, des produits divers (et d'été), amidon, corps gras, vitamines, résines, latex, alcaloïdes, etc., qui restent prisonniers de la cellule; enfin, des produits de déchet, oxygène (assimilation chlorophyllienne), gaz carbonique (respiration), eau (transpiration), éliminés à l'extérieur. 

La quantité d'oxygène rejetée par la plante sous l'influence de la lumière est supérieure à celle qui est absorbée par sa respiration, à la fois diurne et nocturne. On estime que les forêts françaises libèrent environ 140 millions de tonnes d'oxygène par an.

Au total, nos forêts produisent 31 millions de mètres cubes de bois, se partageant en deux parties à peu près égales de feuillus et de résineux.

Ce compte schématique de profits et pertes ne doit pas nous laisser croire que chaque unité végétale travaille isolément comme une machine. 

Les arbres de la forêt sont intégrés à un écosystème en équilibre résultant de la coexistence, sur un territoire dont les ressources sont limitées, de milliers d'espèces appartenant aux deux règnes et qui vivent tantôt en concurrence, tantôt en association.

Notons de plus qu'il y a plus d'organismes vivants dans un hectare de forêt que d'humains sur la Terre... Alors qu'en faisons-nous de cette forêt?