Notre environnement, nos chromosomes, notre évolution.

Nous ne manquons pas de preuves de l'action de l'environnement et des émotions sur les chromosomes. Une première expérience consiste à comparer à l'âge de cinquante ans les chromosomes de vrais jumeaux monozygotes. Ces jumeaux sont, par définition, nés avec un patrimoine génétique strictement équivalent. Cinquante ans plus tard, les épreuves et expériences  qu'ils ont traversées ont modifié leurs chromosomes. Du point de vue génétique, ils ne se ressemblent plus autant qu'à la naissance. Plus leurs vies ont été différentes, plus leurs chromosomes diffèrent cinquante ans plus tard. Les angoisses, les échecs et les moments de bonheur ont laissé leurs traces sur les chromosomes. 

On ne sait pas encore exactement comment tel ou tel évènement agit sur le génome. Les voies biologiques liant environnement et chromosomes sont, elles, de mieux en mieux connues. Le médiateur de cette action pourrait être une enzyme dont le taux varie en fonction du niveau d'anxiété. Elle agit sur la chromatine constituant les chromosomes et change l'expression des différents gènes. Les gènes les plus sensibles à cette modification sont ceux qui contrôlent l'activité et le développement des zones profondes du cerveau, particulièrement l'hippocampe. 

Les évènements qui modifient le plus les chromosomes sont sans doute ceux qui nous influencent le plus profondément.

L'apprentissage, l'attitude positive ainsi qu'un bon environnement (liés aux facteurs économiques, écologiques et à l'enseignement) est donc un gage d'évolution positive si l'on s'en réfère à cette étude des chromosomes. Notre progrès est aussi lié à notre attitude, aux relations que nous entretenons avec les autres. Il faut transmettre un patrimoine génétique dont l'évolution apporte de multiples améliorations tant au plan physique que mental.