L'odyssée MARS, que peut-elle nous apprendre sur l'apparition de la vie?

MARS ODYSSEY 2001




Quand Mars est-t-elle proche de la Terre?
Le 13 juin 2001, Mars s’est dévoilée sous son plus bel angle et nous a offert un spectacle peu fréquent. Elle n’avait jamais été si proche de la Terre depuis 12 ans, on pouvait alors observer certains grands canaux avec de modestes télescopes. En général la distance entre Mars et la Terre est d’environ 42 millions de miles, soit environ 70 millions de kilomètres. Avant ce 12 juin, la dernière fois que Mars était si proche, c’était en 1988. La distance entre les deux planètes n’était alors que de 36.6 millions de miles. Pour information, en août 2003, Mars était plus proche de la Terre qu’elle n’a jamais été depuis 6000 ans, et ce, à seulement 34.6 million de miles, un rien comparé à l’échelle astronomique!

Rapide description de Mars.
Mars, la planète rouge est principalement composée de roches et de poussières métalliques rouillées qui lui donnent cette couleur si caractéristique. Comme la Terre, elle possède deux pôles de couleur un peu plus claire qui donnent l’impression d’être blancs vus de la Terre. Mars est pourvue de deux satellites et était visible ce 13 juin 2003 entre les constellations du Scorpion et du Sagittaire.
De plus, elle était tout-à-fait reconnaissable de part sa brillance exceptionnelle et sa couleur rouge. Le docteur Dunkin d’Oxford l’assimile même à une lumière rouge facile à pointer dans la nuit noire; bien qu’une nuit brumeuse soit préférable à une nuit claire mais fraiche qui perturbe les objectifs pour observer Mars à cause d’une trop grande amplitude thermique.




Des défaites successives.
A l’origine, la toute première mission fut celle de Mars Surveyor 98 qui comprenait un orbiteur et un atterrisseur.
D’une part, le 23 septembre 1999, la NASA perdait la sonde Mars Climate Orbiter , l’obiteur qui devait rester en orbite autour de la planète rouge, à la suite d’une erreur stupide de navigation.
D’autre part, l’atterrisseur qui devait se poser sur le sol martien connut le même sort.
Humiliée et déshonorée, la NASA stoppe en toute hâte les missions qu’elle prévoyait de lancer dans un futur proche vers Mars.
Néanmoins, après une refonte totale du programme d’exploration martien, la mission Mars Surveyor 2001 succéda à Mars Surveyor 98.
Après l’échec de 1999, tout le monde attend la NASA au tournant qui, avec sa nouvelle mission, entend bien explorer le sol martien. Mars Surveyor 2001 est toujours composée d’un orbiteur baptisé Mars Odyssey 2001 en hommage au film “2001, l’Odyssée de l’espace” et d’un atterrisseur.

Des nouvelles de Mars Odyssey. (Sources infos France2 24/10/2001).
Mars Surveyor a été lancée fin février 2001 et a mis 8 mois à atteindre l’orbite de Mars. Elle est composée de 2 moteurs et a parcouru au total plus de 460 millions de kilomètres. L’orbiteur restera à environ 100 km d’altitude du sol martien et recevra des informations de l’atterrisseur depuis la surface.
Pendant plus de deux ans, ces 2 installations devront sonder le sous-sol de la planète afin de déterminer la localisation exacte d’éventuelles réserves d’eau souterraines. L’atterrisseur, quant à lui, devra fournir un maximum d’informations en provenance de la surface de Mars ce qui ne devrait pas être une mince affaire, car depuis deux ans, une tempête gigantesque qui a commencé en Juin 2001 brouille les transmissions.

Les buts d’une telle mission sont multiples.
Outre le fait que la présence d’eau sur Mars pourrait constituer des réserves non négligeables en cas de pénurie sur Terre, elle pourrait être synonyme de vie bactérienne. Ainsi, on ouvrirait la porte à de nouvelles recherches scientifiques qui pourraient répondre à des questions fondamentales comme l’origine de la vie. Bien que nous ne soyons pas encore capables de faire une expédition humaine sur Mars, nous pourrions étudier d’éventuels échantillons de bactéries martiennes, c’est ce que le programme européen tentera de faire à la surface de Mars avec le British Beagle II probe qui atterrira sur la surface martienne afin de chercher d’éventuels signes de vie.

La vie sur Mars.
Il ne faut pas faire un amalgame entre les petits hommes verts et leurs soucoupes volantes et l’éventuelle présence d’une vie bactériologique sur Mars. Peut-être y a-t-il eu présence d’une vie similaire à la notre il y a des millions d’années sur Mars, mais cela reste à prouver. Tout ce que l’on peut affirmer à l’heure actuelle, c’est que sans eau, la vie ne peut pas se développer , c’est pourquoi les astronomes attendent avec impatience les données provenant de Mars Odyssey et d’éventuels échantillons. La découverte d’eau sur Mars serait donc aussi importante que celle d’une vie extraterrestre.

Spirit et Opportunity.
Mars Exploration Rover (MER) est une mission spatiale étasunienne de la NASA sur la planète Mars. Elle a pour but une exploration géologique de la planète Mars à la recherche d’une présence ancienne et prolongée d’eau, qui aurait permis l’apparition de traces de vie, grâce à deux sondes automatiques lancées depuis Cap Canaveral par la fusée Delta II :

MER-A, le robot Spirit lancé le 10 juin 2003, s’est posé le 3 janvier 2004 dans le cratère Gusev, une dépression de 170 km de diamètre qui a peut-être accueilli un lac.
MER-B, le robot Opportunity lancé le 8 juillet 2003, s’est posé le 24 janvier 2004 sur Meridiani Planum.
La durée des missions des rovers est exprimée en nombre de « sols », qui représentent le nombre de jours martiens écoulés depuis l’arrivée de chaque robot sur Mars. Un sol correspond à 24h 39min.

Structure des rovers.

Jumeaux, les deux rovers ont une hauteur de 1,5 m, une largeur de 2,3 m, une longueur de 1,6 m et un poids de 185 kg. Chaque rover comporte :

une cellule centrale triangulaire, qui abrite l’ordinateur de bord et ses batteries, et les maintient à une température contrôlée (entre -40° et +40°),
6 roues équipées chacune d’un moteur individuel, et d’un moteur de direction pour les 4 roues de devant et de derrière, ce qui permet au rover de faire des tours de 360° sur lui-même.
un système de mobilité pour circuler sur terrain rocheux, reliant les roues à la cellule centrale,
des panneaux solaires pouvant fournir jusqu’à 140 watts d’énergie électrique, capables de se dresser à la verticale pour tenter de faire glisser la poussière martienne accumulée,
2 batteries rechargeables,
un bras robotisé (IDD) porteur de l’outil d’abrasion des roches (RAT), de 2 spectromètres (Mössbauer et APXR) et d’une caméra microscope.
3 antennes radios, à grand gain, à faible gain et UHF,
un ordinateur (voir ci-après),
un système de contrôle et de maintien de la température des organes internes : thermomètres, thermostats, radiateurs, système d’évacuation de la chaleur, peinture dorée, isolant (aérogel). La température doit être suffisamment élevée et constante pour garantir le bon fonctionnement des circuits électriques et des batteries. Ces derniers ont donc été placés dans une boîte isolée (Warm Electronics Box ou WEB), qui est réchauffée par huit cellules chauffantes (Radio-isotope Heater Units ou RHU). La chaleur est produite dans chaque cellule par 2,7 grammes de dioxyde de plutonium.
un mât portant des instruments de navigation et scientifiques : une caméra panoramique, deux caméras de navigation, et un spectromètre thermique.
6 caméras de navigation et 3 caméras scientifiques.

Les actus et interview d'un de mes enseignants de DEA (Jean-Pierre Bibring):
http://www.dailymotion.com/video/xcd8y5_phobos-grunt-direction-mars-en-2011_tech




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