Quand l'Atlantique n'existait pas.

Le magma, ce fluide visqueux sous la coquille superficielle du globe (croûte terrestre) a des propriétés qui restent encore partiellement méconnues.
Pour des raisons de différences de température et de densité, ce magma bouge. Les mouvements du magma engendrent, dans la coque de rocs solides de la Terre, des efforts colossaux, de tension et de compression. Ces forces, nées des profondeurs terrestres, affectent l'écorce, plus ou moins intensément selon les endroits et selon les époques. La tectonique des plaques et le volcanisme en sont des conséquences visibles. Les fonds océaniques sont, par exemple, en perpétuelle expansion.
Il y a 320 millions d'années, l'Atlantique n'existait pas. Pas plus d'ailleurs qu'aucun des océans tels que nous les connaissons aujourd'hui.
A cette époque de l'histoire de la Terre, qui a commencé il y a environ 4,5 milliards d'années, il n'y avait qu'un super-continent, la Pangée. Au nord, l'Europe et l'Amérique septentrionale, baignée par une colossale pré-Méditerranée, baptisée la Thétys et au sud, le Gondwana. Le Gondwana était formé de l'Amérique du Sud, de Madagascar, de l'Inde, de l'Australie et de l'Antarctique, terres soudées les unes aux autres. Un océan immense recouvrait le reste, c'est-à-dire les trois quart de la surface terrestre. Ce super-océan est appelé Panthalassa qui signifie en grec la mer totale.
Il y a 220 à 230 millions d'années, sous l'effet de la force du magma, le super-continent s'est fêlé, et, dans les fêlures, la roche en fusion est montée de l'intérieur vers la surface et y a fait éruption. Les volcans, c'est cela: l'arrivée soit à l'air libre soit à l'eau libre de ce mélange de roc en fusion et de gaz que l'on appelle le magma.
Les volcans sont comme de vieilles blessures qui ne guérissent jamais vraiment complètement. Certaines, à savoir les volcans permanents, ne se sont jamais fermées et fonctionnent un peu comme des soupapes. D'autres, au contraire, que l'on pourrait croire cicatrisées, risque de se rouvrir plus dangereusement. La violence et la durée d'une éruption dépendent en effet de la viscosité du magma et de la quantité de gaz qui s'est accumulée. Quand la pression de ces gaz est trop forte, l'écorce terrestre éclate dans ses zones de moindre résistance et la lave se répand jusqu'à ce que la dernière couche se soit figée sur place. Alors, celle-ci bouche plus ou moins complètement la cheminée du volcan.
Le déboires que nous avons rencontrés en navigation aérienne pour cause de volcanisme islandais montre à quel point nous sommes tributaires du volcanisme, et plus généralement de notre environnement. A l'heure actuelle, les forces de la nature sont bien plus puissantes que ce que nous pensons domestiquer. Il faut prendre conscience de notre place dans ce système, mais attention, cela ne veut pas dire que nous sommes totalement impuissants face à la nature. Nous interagissons avec notre environnement, peut-être parfois avec des conséquences désastreuses dont nous ne maîtriserons peut être pas les effets. Nous jouons peut-être aux apprentis sorciers avec des forces qui nous dépassent comme le volcanisme...

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